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30 octobre 2011

« Droit au blasphème » ou « droit à l’indignité » ?

-->Le 23 octobre 2011, le site Enquêtes & Débat met en ligne une vidéo intitulée « Des catholiques contre la liberté d’expression et le droit au blasphème ». Huit minutes de vidéo filmant l’irruption sur une scène de théâtre d'une dizaine de jeunes du Renouveau Français, le déploiement d’une banderole, les huées du public et finalement, l’interruption de la pièce blasphématoire intitulée : « Sous le concept du visage du fils de Dieu », dont c'était la première représentation le 20 octobre 2011, à Paris.





Un spectacle public d’environ une heure, financé et médiatisé par la bien-pensance artistique, où le visage immense d'un Christ en toile de fond est lapidé, puis couvert d’excréments humains. Un spectacle scandale, qui se veut scandale pour lui-même et non, hélas, pour ce qu’il a réellement à dire.

Une occupation des planches, donc, réalisée « avec fermeté » s’empresse de rapporter Enquêtes et Débats, histoire de faire sentir, à tous ceux qui n’auraient pas compris qu’une action de ce type nécessitait, évidemment, un minimum de fermeté (nous préférons l’expression plus claire : avoir des couilles), ce petit soupçon de fachisme, dont est entâchée toute action musclée qui n'est pas d'’extrême-gauche.

Sur le titre, premier dérapage. Personne, en effet, parmi ces jeunes chrétiens, ne saurait se dire « contre la liberté d’expression » en tant que telle, ainsi que le suggère fallacieusement l'intitulé.  Personne en France, mais on peut ajouter : personne parmi tous les chrétiens, car  nul chrétien n'ignore ce qu’il doit à la liberté d’expression, jaillie des viscères du Christ, et devenue le ferment de notre civilisation.

Ensuite, ce commentaire bref d’Enquête & Débat collé sous la vidéo :
« Et oui, il n’y a pas que les musulmans qui sont pour l’abolition du droit de blasphème, on l’avait déjà vu avec le Piss Christ, on comprend mieux pourquoi l’Eglise catholique favorise l’avancée de l’islam » Un commentaire signé Jean (Robin ?), on n'ose y croire...

Pour un site d’« enquête et débat », qui se veut anti-pensée unique, nous voilà replacés  confortablement sur les rails du politiquement correct ! Abolitionnisme, Droits-à-tout-va, Manigances-de-l’Eglise...
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Où est censé se situer le débat ?

Après avoir fatigué notre vocabulaire de concepts forgés à partir du mot « droit », sans cesse confondu au mot « liberté », il fallait bien innover : voici donc le  dernier de la famille, le « droit au blasphème », enfant bien tardif et à la paternité douteuse.

A force de se référer aux grands principes humanistes, on en oublierait, en effet, la notion de dignité. On en oublierait cet autre principe fondamental qui est : la justice. A force de  brandir de bons principes droitdelhommistes, on oublierait enfin, de tous les principes de notre humanité, celui qui surplombe tous les autres : le principe de réalité.

La réalité, c’est l’exaspération. Les chrétiens sont les seuls à pouvoir être insultés publiquement, officiellement, médiatiquement et (dont acte) « artistiquement ». Les seuls à devoir se taire, ou se contenter d’une presse diluée ou marginalisée, une télé fantoche. Les seuls à rougir  honteusement, de leurs joues dodues. Les seuls à être montrés du doigt dès qu’ils agissent ou usent de force (mais non de violence) pour rejeter un projet scandaleux qui les vise directement, intimement, violemment. Les seules victimes à être mises, par la presse et les medias, au ban des accusés.

La justice, c’est toujours la même. Celle qu’on réserve aux autres. Car les chrétiens sont les seuls à qui, en France, l’on n’applique aucun principe de réciprocité. Ne parlons pas d’égalité de traitement avec les autres religions (judaïsme, islam) scandaleusement surmédiatisées et surprotégées, mais simplement, de notre actualité sociale quotidienne qui abonde de blocages organisés par les Syndicats, les Verts, les artistes... par toute cette gauche qui remet en cause ouvertement notre liberté de circuler, de travailler,... sans que personne ne vienne siffler, même gazouiller, sur ces mises entre parenthèses de nos-droits-et-libertés fondamentales.

La dignité, c'est quoi ? C’est ce qui fait que, même si nous avions la possibilité de salir, nous chrétiens, tel ou tel prophète-bourreau par  des propos scatologiques, d’asperger de fiente la dignité des autres croyants (ou incroyants) dans l’idée de valoriser la nôtre, nous ne le ferions pas. Une sérieuse nuance, au demeurant. Un de ces principes que les professionnels du code civil  auront du mal à transposer en termes juridiques, mais qui existe, et dont nous avons besoin.

La liberté d’expression n’a rien à voir là-dedans. Évidemment. Il est clair que, au delà de cette action du Renouveau français, qu’il faut comprendre (du moins raisonnablement, et nous le comprenons ainsi) comme un coup d’éclat médiatique bien mérité, il n’est pas question de censurer. C’est absurde. Que Mme Christine Tasin se rassure, il sera toujours possible de conspuer les excès des religions. Mais juste rappeler la frontière de l'acceptable.

Le simple bon sens aurait dû faire en sorte que ce spectacle ne fût jamais porté à l’affiche, ni subventionné. Mais restât dans les délires d'un créateur en manque d'inspiration, un pauvre type prêt à tout pour se faire connaître. Avec, peut-être, cette remarque que, conchier le Christ 2000 ans plus tard, prouve combien son "message" dérange. Mais nous aurions, personnellement, voulu croire que 2000 de civilisation et quelques siècles d'humanisme nous aient permis d'évoluer... pour le dire autrement qu'avec des excréments.

De même qu’on ne subventionne pas les boîtes à partouze, ni qu’on ne laisse ériger de phallus géants sur la place publique : quiconque agira dans ce sens n'est pas un immonde catho qui censure, mais un citoyen responsable et digne...  Le couple scatologie-religion, du reste, ne fait honneur à aucune intelligence humaine, à aucune société civilisée, et on n'avait pas vu reparaître cette union dégoûtante depuis les pires accès de démence révolutionnaires ou luthériennes.

Et puis, pour être franc, donner à entendre, avec un certain empressement, aux catholiques qu'ils ne sont pas assez ouverts à la 'critique', alors que, depuis un siècle, et même deux, l'Eglise de France et les cathos sont passés à la moulinette des plus récurrentes injures, est un réflexe assez déplacé, un manque de recul révélateur... Tant qu'elle ne confine pas à la violence la plus immonde, la critique est admise et légitime, et ce n'est pas aux chrétiens qu'on va apprendre cela ! Inutile de raviver des procès "d'intolérance".

Si on avait voulu poser un vrai débat, on aurait peut-être mieux fait de dire que le blasphème a beau être toléré dans nos écrits, dans nos paroles, il est moins bien accepté dans les images, et encore moins dans les actes. Notre société n'y est pas prête. C'est ainsi, et c'est tant mieux : le "poids des mots, le choc des photos" n'est pas qu'un slogan publicitaire, c'est surtout une réalité psychologique, naturelle. On aurait pu, dès lors, aborder la question du respect des choses sacrées (qui s'impose admirablement même aux athées), et du rapport qui existe entre la qualité d'une critique antireligieuse et les arguments pour le dire : car, s'il s'agit de balancer des étrons... 

Arrêtons avec l’hypocrisie qui consiste à croire que la « pluralité », la « liberté » culturelle, sont respectées. Elles n'existent pas. Les spectacles parisiens subissent tous un tri sélectif à la base, une censure indirecte, un écrémage idéologique ou politique depuis leur création jusqu'à leur production. Un « tri » culturel, véritable tabou... que M. Jean Robin serait bien inspiré d'inclure dans le tome II de son Dictionnaire des débats interdits. Monsieur M’Bala M’Bala en sait quelque chose. 
Pas question d’interdire les immondices corporelles pour ceux qui les aiment, à condition qu’elles restent dans l’espace privé et ne portent pas atteinte à la dignité de l’homme.
Pas question d’interdire les provocations, si elles ne viennent pas « troubler » l’ordre public. 
Pas question de se servir de l’argent, ni de l’espace public, pour faire plaisir à une partie de la population française au dépens d’une autre.

Or là, c’est pourtant le cas.
En ce sens, cette action est donc tout à fait justifiée.
Elle est un appel, signifiant qu’au-delà de nos libertés, il y a la dignité.
Elle est aussi un rappel que la France, bien que laïque, doit savoir accepter sa  part chrétienne, et ne lui porter aucune offense publique.







23 janvier 2011

En finir avec la propagande de la capote miracle

En privilégiant un discours violent et trompeur sur le préservatif, en cherchant à l’imposer partout, et en rejetant les propos responsabilisants et réalistes sur la sexualité - première cause  du sida - on peut se demander si les politiques menées par les extrémistes communautaires homosexuels ne sont pas responsables de nombreux drames involontaires, voire... de nombreux décès à travers le monde.

Trompeur car l’usage du préservatif n’est pas l’unique façon d’éviter le VIH, nous le savons parfaitement, et plus généralement, en matière de maladie sexuellement transmissible, il n’existe pas qu’une façon de se protéger. N’en déplaise à certains, obnubilés par leurs options personnelles ou l’idée égocentrique qu’il se font de la société, d’une maîtrise impossible de la sexualité, ou d’un fatalisme hédonique, l’usage du préservatif est une réponse parmi d’autres. Et certainement pas la plus fiable. La fidélité conjugale, le choix des partenaires, l’abstinence sexuelle sont plus sûrs, plus répandus dans le monde et même, plus assimilables en raison de leur essence morale universelle.

Trompeur car la fiabilité totale du préservatif n’est pas avérée, et dépend de nombreux facteurs liés aux comportements, à l’utilisation et aux mentalités de ceux qui s'en servent, qui ne sont jamais entièrement maîtrisables et doivent, en conséquence, faire l’objet d’un réalisme et d’une transparence absolues. Ecarter les études scientifiques qui mettent en doute la fiabilité du préservatif ou cherchent à analyser ses risques, est faire preuve d'esprit anti-scientifique. Ignorer la réalité de comportements dits « à risques » dont on sait désormais – c’était une évidence - que beaucoup persistent par manque de responsabilité, par des circonstances aggravantes, ou simplement par banalisation de l’acte sexuel, nier les appréhensions à recourir au préservatif, qui sont naturelles et participent du mécanisme de vigilance... sont autant d'attitudes qui ne peuvent faire croire à une démarche vraiment honnête et réaliste de la part des partisans du préservatif. On ne soigne pas un malade malgré lui. Il en va de même en matière préventive, où l’on ne saurait agir efficacement sans s’assurer qu’un individu met en oeuvre ce qui lui convient au mieux, pour sa protection.

Trompeur enfin car, dans toute campagne de prévention, il n’existe pas qu’un seul discours, un seul moyen d’agir. Cela aussi nous le savons. En l’occurrence, l’usage technique du préservatif est une chose, le cadre moral dans lequel il s’inscrit, en est une autre. Au moins aussi importante, si ce n’est plus. Or, sur le plan moral, il faut bien reconnaître que la compétence des groupuscules faisant de la propagande acharnée pour le préservatif, laisse un sérieux doute. L’inefficacité des politiques de prévention menées au sein de la communauté homosexuelle, eu égard aux moyens colossaux mis en œuvre, et malgré un volontarisme indéniable, est édifiante. Elle stupéfie, même, par sa contrexemplarité. Le message schizophrénique du type : « Faites ce que vous voulez, puisque vous serez protégés » est un véritable déni de responsabilité.

Ainsi, faire le tri dans les politiques de prévention, en se prononçant exclusivement en faveur du préservatif au détriment de toute autre approche, adaptée à la réalité des gens, à leur diversité, et à la dignité de la personne humaine, apparaît de plus en plus incohérent. Que dire alors, lorsqu’on en vient, non plus seulement à dénigrer  toute forme d'« humanisation de la sexualité » parce que, soit-disant, ça serait "moralisateur" et que l’on n’y croit pas une seconde, mais qu’on veuille condamner, dissuader ou interdire tous ceux qui veulent y arriver ? 

C’est proprement criminel.


14 juillet 2010

Défilé du 14 juillet : tirez pas sur l'ambulance !

Le défilé du 14 juillet est, chaque année un peu plus, une bouffée d’oxygène.

S’il faut bien reconnaître que les journalistes ont quitté, d’apparence, leur dégoût de l'armée et de ce cérémonial "ringard, militariste et fachisant", pour retransmettre une émission complète, imagée et assez bien commentée, cette fois-ci, nous ne sommes pas dupes. Les raisons sont à chercher ailleurs que dans leur professionnalisme.
La première est sans doute que nous n’avons plus beaucoup d’exemple en France, aussi parfait, de grandeur, de courage, de dignité. Ni aucune passerelle solide entre Histoire et Réalité. Et que le contraste entre la décadence française (institutions, valeurs, culture), et ces jeunes dévoués, prêts à être estropiés d’une jambe, ou se faire charcuter pour un idéal de paix, ou de bien commun, est devenu trop lourd. 
On souffre de ces deux France.

La seconde raison est qu’ils sont friands de potins, les journalistes. Ils aiment la scène politique et adorent ses bassesses. Il faut dire que voir défiler en tribune les comédiens lamentables de la politique, et attendre leur prochain faux-pas, remplit de bonne soupe l'assiette du spectateur. 

Entendre Mme Bachelot dire qu’elle a « un grand sentiment d’émotion » ou Sarko faire tomber de sa chaise "ni vu ni connu", son livret, comme on pousse dans le métro un 20 Minutes à terre, pour vite-vite occuper une place. On ne leur en tiendra pas rigueur : les politiciens ont autant de respect à recevoir qu’ils en ont à donner. C’est-à-dire, peu.

Mais on ne peut s’empêcher de penser que, sur cette trompeuse « plus belle » avenue du Monde où tant de vols, d’agressions, tant de peurs s’installent chaque samedi, des valeureux passent une fois l’an, sous les yeux de puissants coupables. Coupables de la situation de leur pays, désespéré, appauvri.

Combien de chefs africains auront plus à cœur, après ce défilé, de développer les structures et l’économie de leur pays, plutôt que d’équiper leur garde rapprochée d’armes ultra-modernes ? A quand le défilé des œuvres sociales, pieuses, charitables ?

Il ne s’agit pas d’anti-militarisme, mais de ne pas donner de la confiture aux cochons. Ou plutôt si : donnons-en, de cette nourriture d’ordre, de dévouement, d’intégrité comme celle-là. 

Mais alors, tous les jours !

03 juillet 2008

Quand on vous dit que les journalistes sont des pourris...

Il suffit de voir cette entrevue de Marine Le Pen par un "journaliste" - terme impropre pour cet usurpateur, ce parangon de la malhonnêteté, j'ai nommé : M. Jean-Michel APHATIE de RTL :

http://www.frontnational.com/multimedia_tv_detail.php?id=253

Ce monsieur qui se croit journaliste mais dont tout le travail en vérité, consiste à s'acharner sur la représentante d'un parti tout à fait digne, devrait changer de métier, et suivre une psycho-analyse. Car, chercher la discorde, insinuer le mal, jouer la déstabilisation, fuir les vrais sujets, et provoquer sans relâche une élue du peuple français, une femme politique très respectable, à propos de déclarations anecdotiques sans rapport avec la politique (l'avis de M. Le Pen sur un film ! ou la mauvaise interprétation que l'on fait depuis 20 ans de sa vision d'un point particulier de notre Histoire !), bref sur des choses souvent déformées ou erronées, du reste, attise la violence mentale, et bâillonne encore les Français.

Comme si, lorsque le vitrier arrive chez vous pour changer un carreau, vous le mettiez en demeure de déboucher vos chiottes... On sait où il veut en venir ce pantin malpropre : faire un scoop, la chasse au nouveau propos diffamatoire ? Se prendre pour un héros ? Donner un sens à sa carrière ?

Jugez sur pièce. C'est on ne peut plus éloquent. Si l’on reprend un par un les 5 thèmes choisis par ce Monsieur :

1) la politique de Sarkozy (sujet général censé rassurer l’invitée).
2) puis on attaque : le Front National va « mal ».
3) Déclaration sur les chambres à gaz.
4) Les "Arabes" dans le Film les Chtis.
5) Bruno Mégret.

Et pendant ce temps, la situation de la France, les préoccupations des Français, qui en parle ??

On le voit venir, on le sent venir, et ca sent pas bon.

Ne voit-il pas, cet âne, qu'il se couvre de honte ? Pire encore, qu'il nuit à sa profession en procurant un sentiment de révolte et que, à force, par milliers de procédés nauséabonds comme cela, les journalistes paraissent de plus en plus odieux aux yeux des Français, qui veulent de vraies idées, de vrais débats. On en dira ce qu'on veut, cette entrevue est un exemple parfait de ce qui caractérise les mauvais journalistes - toujours plus nombreux. Simple constat. Une profession qui va mal, et qui se demande pourquoi ...

Ce monsieur Aphatie de RTL devrait même être poursuivi en justice pour avoir déclaré "on ne sait pas quelle entreprise française embaucherait Bruno Mégret" parce que cette phrase relève simplement d'une discrimination à l'embauche ou, plus exactement, d'une incitation claire à la discrimination.

Mais là, motus; personne ne réagit.
Quand la justice s'applique aux uns, pas aux autres.
Et que c'en est criant.

Marine contre les loups.
Ne peut que forcer notre admiration.
Courage Marine !

(et après on dira que je suis mariniste ...)

10 mars 2007

Journalisme français, servitude impérialiste

Introduction
paragraphe 2:
Le journalisme français est l'art de faire croire au peuple ce que le gouvernement juge opportun de lui faire admettre.

paragraphe 4 :
Son but est d'assurer le maintien du régime par-delà tout changement des circonstances et de maintenir les esprits, en dépit des sollicitations du moment, dans un état de dépendance muette.

paragraphe 8 :
Rédiger divers journaux qui 1) déforment tous les événements qui se produisent dans le monde et néanmoins 2) gardent assez de crédibilité.


Heinrich von Kleist, Manuel du journalisme français, 1810.

23 janvier 2007

L'identité française : contre-offensive

(à propos de l’émission Ripostes, gesticulée par Serge Moati, du dimanche 21 janvier 2007)

Regarder la téloche, ça crispe. Mais regarder une émission journalo-politicienne, ça fige : ou bien ils n’ont rien retenu des leçons de 2002, ou bien ils ont tout perdu de leur faculté d’être honnête. Ou bien les deux ? Jolie parure de la pensée unique, cette émission brille en effet comme un collier de perles. Un collier parfait où toutes les perles ont la même taille mais aussi le même trou, celui de l’intelligence. Le même calibre, celui de l'hypocrisie.

Le principe : jouer à mistigris. Barboter dans la marre nauséabonde de la politique, enrager, contenir sa bile, montrer qu’on ne craint pas le Front National. Serrer les fesses. Le but est subtile : poursuivre une thématique de droite : qu’est-ce que l’identité française ? Soutenue par quelques sous-titres, histoire de rassurer les anti-fachos : la Marseillaise, chacun sa France à soi, une litanie de noms au sommet du temple : Blum, Ferry, Guy Môquet, Camus, Jaurès, Mitterrand, voilà la France idéologique de Moati. Des pseudo-héros invoqués dans un prologue, une sorte de slam gesticulatoire, subliminal. La France de Diam's, il le dit. Pauvre France !
Mettre au bout de l’hameçon, donc, une thématique de droite et faire en sorte de ne jamais mouiller sa ligne, de ne jamais répondre à la question posée, et d’ailleurs de ne jamais se la poser, cette question.

Les joueurs : une demi-douzaine. De la classe politique qui radote, s’offusque, exhale la haine à force de l’avoir trop cherchée. Qui ne répond pas quand on l’interroge, et qui répond quand on ne l’interroge pas. Un Jean-François Copé maniant la langue de bois comme au bon vieux temps. Un Chevènement rappelant les lois inefficaces qu’il a fait voter, posant de son air abruti en pater familias d’une classe politique qui refuse de s’avouer malade. Une Laguiller azimutée dans un monde perdu où la sagesse ne vient pas avec l’âge, bêlant sur des rencontres tragiques avec des ménagères d’immeubles que personne ne connait. Un Monsieur Tchicaya sorti d’on ne sait où, qui n’a pas su prononcer une phrase intelligible de toute la soirée, et dont la présence devait servir probablement à pimenter le menu.

Et puis, un Werther’s original: Marine Le Pen.

Il y avait pourtant une astuce à ce jeu - cela devient une habitude : laisser s’exprimer le Front National afin qu'il fasse tout le boulot (si Marine Le Pen se fût plantu, on se serait bien gaussu), et tenter, une fois les vraies questions posées, de lui repiquer le bout de gras sans se faire chopper. Façon guerre du feu. Du reste, quand cela serait criant, tous mentiront. La partie consiste alors à couper le plus possible la parole à Mme Le Pen afin qu’elle ne s’aventure pas sur le terrain, redouté par tous, des réponses.

L’ouverture de ce petit bal des vampires, il faut dire, a été magistrale : les petites bagarres de ce niveau, effectivement, je préfère ne pas participer, furent ses premiers mots, quand l'émission depuis un quart d'heure se répandait en querelles de clochers inintelligibles et hors-sujet. A force de jouer à la politique, politiciens et journalistes ont perdu le sens commun. Et la question qui aurait du être une question-piège, jetée en pâture à la vice-présidente du FN : être français, c’est quoi ? histoire qu’elle nous remâche un ou deux poncifs facho, se transforme soudain en un moment d’émotion et de vérité, une histoire d’amour avec la France que personne n’attendait, mais à laquelle il a fallu tourner le dos rapidement pour rejoindre une réalité sociale et politique plus dramatique. Un exposé parfait. Une leçon pour toute la classe.

Force est de constater qu'indépendamment des idées de son parti, chaque apparition de Marine Le Pen est une capsule d’oxygène. Souvent une fulgurance. Ses adversaires n'en reviennent pas de voir comment cette jolie blonde à la voix tubulaire et aux dents asserrées a fait pour hériter de l’éloquence paternelle (que tout le monde jalouse): la réponse n’est pas atavique ni peroxydée, elle est logique. Elle est le bon sens. La cohérence. Au delà même du discours politique, il est évident que la seule personne qui fasse preuve d’un esprit vivace et clair, conforme à l’intelligence de la situation, c’est elle. Redoutable Marine (Eugénie, Claire, Sophie). Elle s’avère par sa présence dans le débat et dans la réalité politique française, l'une des voix les plus limpides et justes.

Chevènement est un aspirateur fou, il récupère, il copicollie : ici, l’idée lancée par Marine Le Pen d’amour pour la France, là l’argument lancé par Laguiller que le travail est facteur d’intégration, alors que Marine Le Pen noyée dans le brouhaha, fut la première à le lui reconnaître sur le champ. A avoir cette honnêteté. Chevènement pille après récolte, écrase, puis repart avec un lot de conneries : il manque à la France un grand projet qui la soulève d’elle-même, qui redresse l’Europe, ou bien : être Français c’est avoir la volonté d’être français ou mieux : Le couscous est un grand plat national. Non, la tradition culinaire ne se calque pas sur les chiffres de l’immigration, y a maldonne.

Le paroxysme a été de faire avouer (personnellement je l’ignorais) à Mme Laguiller qu’elle méprisait les problèmes de la France au profit des problèmes du reste du monde (« Vous savez, je me sens plus citoyenne du monde que française, ça c’est sûr »), c'est sûr, mais grave. Personne ne réagit. On en oublierait les sphères concentriques qui définissent chez l’homme, le degré de son attachement naturel aux autres: sa femme, ses proches, sa famille, son village, son pays, sa nation. Pas évident pour tous, apparemment...

Cela se rapproche, tenez, puisque j’en suis aux émissions de téloche de ces derniers jours, à une intervention de M. Contassot, le bien nommé, sur Direct8, disant à peu près la même chose : « la réalité, c’est pas la France c’est l’Europe ». Histoire de dire qu’après avoir infligé à notre pays la gangrène, bien que n’ayant toujours pas fini d’en épuiser les subsides, les verts pastèques (vert dehors rouge dedans) et autres plurielles, n’en veulent plus et réclament un joujou neuf, plus ambitieux : l’Europe. Ils jubilent, rêvent d’autre chose : exporter nos problèmes, notre collectivisme, notre pensée unique, notre politiquement correct, notre sens de la diabolisation, du tabou, de la malhonnêteté intellectuelle, bref, régénérer le virus...

Pourquoi ne dénonce-t-on jamais l’expression même d’Europe sociale ? Qui dit social dit société, non ? Et l’Europe n’est pas une société mais plusieurs, distinctes, vrai ou faux ? Alors, pourquoi égaliser ce qui n’a aucune vocation à l’être, par essence. Des sociétés difficiles à comparer ? et tant mieux, car on peut s’en inspirer, ce qui ne sera pas possible avec un magma mono-réglementé. Si les Portuguais veulent travailler moins, les Allemands plus, les Anglais se soigner différemment, les Hollandais refuser des immigrés, les Espagnols en tolérer, qu’importe : c'est notre richesse ! AFNORiser nos modes de vie, c’est cela l’Europe ? Disons-le clairement : rien n’est plus anti-social qu’une Europe sociale. Rien n'est moins respectueux de nos sociétés variées qu'un modèle social unique. Pour des gens qui nous rabâchent à longueur de temps le droit à la différence, à la diversité, prétendre qu'il existe une Europe sociale, c'est faire un oxymore comme savent en faire les socialistes : un clair obscur, une douce violence, un honnête mensonge !

Tous ces démocrates qui méprisent les problèmes de leurs concitoyens et leur crachent ouvertement à la gueule, on n'en revient pas. Du reste, Monsieur Contassot, enfourchant le canasson de haine inhérent au socialisme, déclarait par deux fois que JMLP était pour lui « l’ennemi absolu »: mais comment peut-on, dans le débat politique, exprimer publiquement de la haine à l’encontre d’une personne - au lieu de réfuter ses idées ? La politique, c'est un fan-club ?

Quelques minutes avant Ripostes, le roi du JT David Pujadas lui aussi, dans son émission Madame Monsieur Bonsoir, usait de méthode partiale et grossière pour retracer l’histoire de Front National : une émission cousue de fil blanc. L’objectif étant de nous faire croire que le FN a poussé tel un champignon sur un populisme honteux : pour le démontrer, on diffusait d’entrée de jeu des images inédites d’un Le Pen des années 70 affalé dans une déco ringarde, siégeant en père de famille vulgaire. Comme ses électeurs. On a pioché à l’INA d’anciens reportages montrant une frange de son électorat piégée au téléphone, afin de stigmatiser un racisme de bistrot (que tout le monde a pratiqué une fois dans sa vie), quand curieusement, l’idée ne vient pas à ces journaleux de fouiller l’électorat semblable des autres partis. Car entre nous soit dit : pas besoin de remonter à 1984 pour s’apercevoir qu’il y a des beaufs. Partout.

Le deuxième objectif était de faire croire que le vote FN est un vote uniquement contestataire : des chômeurs, des pauvres, des malheureux, des frustrés. Idée prisée par nos medias. Alors qu’il est un vote sans doute raisonnable, parce que raisonné. Et il serait temps de dire aujourd'hui, qu’il y a dedans, et derrière tous les partis politiques sérieux, des intellectuels, des professeurs, scientifiques, écrivains, économistes, des hommes cultivés, calés dans leurs dossiers, curieux, ayant une véritable conscience politique. Là aussi, rabaisser l’électorat, le mettre en boite et le déconsidérer, n'est que rallonger la liste sans fin des putasseries journalistiques.

Avec son rictus habituel, Pujadas ajoute qu’un mouvement politique qui s'acharne dans la bataille de l’anti-communiste, après que l’URSS a disparu depuis 15 ans, en est ridicule: ce journaliste ignore sûrement, pour avoir lu trop de prompteurs peut-être, qu’à travers le mot communisme il ne s’agit pas, évidemment, de stigmatiser un pays ni une réalité géo-politique, mais une idéologie totalitaire et néfaste dont la France est l'un des derniers bastions en Europe. Tout le monde sait cela.

Bref, pour en revenir à l’émission de Moati de dimanche, plus on l’a regarde, plus on se félicite qu’elle soit labellisée pour l'enseignement scolaire, cela édifiera. Iseult au pays des Guignols, ça se passe ici :

Je mets ce lien vers le site du FN, parce que le site officiel de France Télévision, curieusement, ne tolère que les bons clients de Bill Gates. Et puisqu'on y est, plus savoureux, plus pédagogique encore, deux jours plus tard, Iseult au ball-trap :
C'est ma préférée si vous voulez savoir; j' m'en lasse pas. Sans oublier, hardi petit, une autre victoire d'Iseult, chez le Grand Inquisiteur :

05 octobre 2006

l€s Sondag€s

Un mot, parce que j'ai été interrogé il y a peu, par téléphone, par un institut de sondage.
Première fois de ma vie. La donzelle qui lisait péniblement son questionnaire, bon... Mais ses questions étaient lues, comme en 6e. Et sans aucune possibilité de se faire préciser quoi que ce soit, puisqu'écrites - subtilement écrites même, pour nous inciter à répondre de manière non libre et orientée. La seule possibilité fut d'appuyer sur la touche replay, qui, celle-là, a fonctionné admirablement, une fois : la pauvre, j'ai fait ce job moi aussi il y a 10 ans...
Bref, le sondage émanait d'un institut européen dont je n'ai pas retenu le nom puisqu'il m'a été rapidement donné en intro et qu'à vrai dire, la majesté s'imposant à tout Français de la supériorité du Sondage dans le jeu démocratique, oblige à s'incliner sans rechigner, à la seule idée que l'on sera l'un des heureux membres de l'opinion publique française... Pouah !
Bref encore, ledit sondage portait sur l'euro, la monnaie, et accessoirement sur l'endettement de la France (cherchez la femme...).
Entre des questions ultra-pointues qu'un économiste aurait hésité à se poser à lui-même, et des questions lambda attendues depuis longtemps, du type: 'pensez-vous que le passage à l'euro a été une bonne chose ?' ou 'd'après vous, la France est-elle gravement endettée ?' ont été habilement transformées pour que l'on soit à demi satisfait et que l'on réponde, comme voulu, dans l'idée d'une vraie question mais avec une fausse réponse... à côté de la plaque, quoi.
Juste ce qu'il faut pour être dans le panneau. Des questions brêles qui obligent à répondre oui, alors que le problème posé n'est pas le bon, et qu'une répartie : 'autre possibilité' ou : 'ça ne se pose pas comme question, c'est stupide' était seule à envisager. Bah, j'ai plus d'exemples en tête, mais vous auriez tout de suite compris...
Mais le plus curieux a été, qu'à la suite de cette expérience, voilà que, soudain, je me suis moi-même posé des questions:
  • d'abord, pourquoi ne pas mettre de serveur vocal ? Maintenant que les appels sont gratuits chez la totalité des opérateurs (puisque les abonnements forfaitaires), et que les questions sont posées mécaniquement sans pouvoir dire/penser autre chose que oui ou non, pourquoi ne pas mettre un joli timbre de voix avec le fameux 'appuyez sur la touche 1 pour répondre oui' ou bien 'appuyez sur la touche étoile pour réitérer la question'... on aurait ainsi la possibilité de contacter des milliers de Français grâce à un seul robot, et il suffirait juste d'une invite humaine au décrochage du téléphone pour nous présenter en deux minutes l'objet du questionnaire, et recueillir l'assentiment des veaux que l'on met aussitôt sur serveur vocal automatique... Non ?
  • deuxio, comment se fait-il qu'on ne pose jamais, à la fin de tout questionnaire, la question suivante : 'êtes-vous satisfait par ce sondage, par sa formulation, par ses questions ?' en bref, est-ce que d'après vous, vous avez répondu à un bon questionnaire, auquel cas, nos politicos et nos journaleux auraient la spontanéité et l'honnêteté intellectuelle de préciser à la fin de leur speach : 'précisons toutefois que... 80% des personnes interrogées ont trouvé ce questionnaire non-valable et stupide....' ce qui serait, une réponse plus précise aux multiples interrogations qu'ils se posent, les uns comme les autres, sur les préoccupations de leurs concitoyens.

la boîte à idée ? On n'a pas idée !

11 mai 2006

Au fait, Cétépaslajournéede ?

Le calendrier n’échappe pas à la mondialisation.
En ce mois de mai, joli mois du muguet, et... des journées officielles.

Journée du travail (1), de la liberté de la presse (3), des orphelins du sida (7), des huntingtoniens (14), des musées (14), de la métrologie (19), de l’armistice (8), du soleil (3), de l’hypertension (14), des familles (15), de l’asthme (2), des télécommunications (17), des personnes disparues (24), des enfants disparus (25), de la migration des oiseaux (13), de la diversité biologique (22), du pied (11) – oh oui - de l’Europe (9), de l’astronomie (6), de la fibromyalgie (12), de la santé des femmes (28), de la dette (16), de la diversité culturelle (21), de l’Afrique (25), de la débitmétrie (30), du cancer de la peau (18), des Casques bleus (29), de la sage-femme (5), de l’infirmière (12), de la recherche clinique (20), de la Croix-Rouge (8), de la thalassémie (8), de l’autisme (16), journée sans tabac (31), avec Mitteux (10), sans diète (6), fête des mères, fête du rire. Oui, faites-nous rire : dernières en date, la journée de lutte contre l’homophobie (17), et celle pour nous culpabiliser avec l’esclavage (10). Mais ma préférée c’est la journée de la masturbation, vu que j’y suis né.

Signalons pour les retardataires, que le train n’est pas tout à fait complet. Dernières places - à saisir ! - les 4, 23, 26 et 27 mai.

Autrefois patronages et cultes des saints. Le calendrier est devenu pour nos politiciens en mal d’initiatives - ou en trop plein d’échecs politiques - le nouveau terrain à investir, l'agenda parfait, le temporel propagande. Exit le mois de la Sainte-Vierge, les célébrations de la fin de la guerre, du printemps, c’est désormais le mois du Tiers-Monde, des idées socialistes et de toutes les maladies. Parsemé de quelques incongruités...

...aujourd’hui on rit, demain on lutte contre le tabac, ensuite l’asthme, après-demain la diète, et puis les Casques Bleus, faut s’en occuper, tiens, on n’oubliera pas de remercier nos sages-femmes en passant, ni de pleurer nos chers disparus, migrer comme des oiseaux, lire Lacroix rouge, butter le cancer de la photo, et puis oeuvrer pour l’adversité bio-ionique, chanter Afrique-Adieu, se sucer le pied, t’es laid comme un fion, béh oui, l’astrofolie, le tantrisme, la débile-métrie, et la fibre-magique, ça existe, et quand au fait décrètera-t-on le jour officiel de la célakjlémie ?

Dans ce nouveau calendrier droitdelhommien compulsif, on capte l’action citoyenne, on focalise l’attention publique avec des attrapes-mouches, on y fourre tout : les dossiers ministériels sous-budgetés, les malheurs de l'humanité, les causes minoritaires. On éclate les consciences, on bâillonne la charité, on rétablit le veau d’or, ou plutôt les "bonnes causes" d’or.

Un vieux proverbe même pas chinois dit : le mois de mai, de l’année décide la destinée.

C'te bonne blague!

Lorsqu'il n'y aura plus assez de place pour caser nos difficultés d'être sur terre, on découpera la journée en portions : le matin pour la jambe, l'après-midi contre la violence familiale, le soir pour la joue. Il sera dès lors illogique de ficher une bonne raclée avec la main, ou un pied au derrière à qui l'aura mérité. On redécoupera : midi à table contre l'obésité, quatre heures trente contre le malheur des enfants gâtés, pause-café pour les vertus du chocolat, digestif anti-alcoolisme etc. etc.

On sera citoyen du monde, automatisé, privé de tout.

01 mars 2006

La télé rend homo

Vue la Lettre ouverte d’un médecin à une société malade du Dr Bellaiche, de décembre 2005. Bonne lecture naturellement. Rien que nous n’ignorions. Du vrai bon-sens. C’est un martien – pardon, un gynéco - qui nous parle de pensée unique, de pavlovisme intellectuel, de prêt-à-assimiler, de régression mentale. De pertes de repères, de dé-naturalisation, dé-humanisation, dé-spiritualisation. D’anomalies qui sont la norme aujourd’hui. Didactique simplissime illustrée d’exemples sans prétention. Philosophie d’école, parce que vraie et accessible. Convient parfaitement aux jeunes de 7 à 77 neurones. Manuel à l’usage de tous les invertébrés et gauches plurielles, à tous les Français donc, pour débuter leur cure de désintoxication suivant un programme ‘light’. A tous ceux qui veulent gravir la première marche de leur cerveau, et surtout, surtout quand ils se la jouent « Si la société ne va pas si bien, c’est à cause des politiques »... Le livre fonctionne, non comme un électrochoc ni une révélation, mais comme un patch aux essences, au bon-sens naturel.

Quelques bijoux, simples à comprendre:

« être passéiste aujourd’hui, c’est continuer à croire, comme par le passé, que tout progrès technique ou social représente une avancée pour l’homme ».

« Loin d’être bienveillant envers l’intolérance et le racisme, admettons plutôt qu’il y a des différences entre les ethnies et que chaque minorité a des usages et des traditions qui doivent être respectées. Le raciste est celui qui en déduit des différences de droits. »
(Ouff, si c’est que ça je ne suis pas raciste)

« Ainsi la Morale elle-même est remplacée par la Logique. La Logique pour nos sociétés dites de progrès, c’est l’Egalité, pour tout, pour tous... aussi absurde fût le résultat. Le Bien et le Mal (notions qualitatives) ont été remplacés par l’Egalité et l’Inégalité (notions quantitatives). »
(C’est philo, coco)

« L’homme se conduit ainsi envers la Nature comme un consommateur, très exigeant sur ses droits, volontiers récriminateur auprès du service après-vente, en oubliant totalement les traitements impropres qu’il a fait subir à la marchandise »

Là, on approche de ce qui m’intéresse...

« Aussi quand un jeune garçon, dont la sexualité est encore mal affirmée, regarde un débat télévisé par exemple où un écrivain, un journaliste qu’il a peut-être admiré ou même pris pour modèle, révèle son homosexualité, peut-on être certain qu’il ne sera pas troublé dans ses tendances sexuelles ? Quand il voit des célébrités avouer, comme ça, une expérience homosexuelle, sera-t-il aussi vigilant en face de la proposition d’un inverti ? Nous avons même parfois assisté à des émissions où certains invités faisaient l’apologie de l’homosexualité, du prosélytisme ! Quand on sait les innombrables occasions où de tels événements se sont produits à la télévision, aux millions de jeunes qui y ont assisté pour n’avoir rien fait d’autre que d’être chez eux en famille, la loi des grands nombre donne la certitude mathématique que des adolescents ont ainsi été déviés. »

Oui, c’est mathématique. J’vais vous dire : c’est pour ce passage-là, lucide, novateur, et qui ne dit pas tout de sa richesse, qu’il vaut de l’or ce bouquin. Du pure premium. C’est la notion de modèle moral. D'exemple, d'assimilation, d'absorption ou de frein à notre bien moral. De pollution en l'occurence ou, pour être prudent, d'impreignation morale : il y a beaucoup à creuser de ce côté-là. Sans tomber dans les arguments psycho, ou le dogme bourgeois, merci. Mes oreilles se sont dressées. J’parle pas pour moi, c’est pas de mon expérience qu’il s’agit. Mais ce qui est abordé là, mériterait un peu plus d'explication. Disons-le autrement :

La télé est un vecteur globalement négatif, on le sait, tant qu'on n'y sera pas pré-paré. Bellaiche suggère que l'on mette un bandeau sur les postes de télé, comme sur les paquets de tabac: "Nuit gravement à la santé mentale". Par mesure de santé publique. N'invoquons même pas le principe de précaution.
La télé ramollit les consciences, impose le doute, sur toute chose, sur soi-même, rend non-réactif devant les vraies questions de la vie et c’est surtout le cas, chez les ados, pour ce qui relève de leur identité, leur sexualité (chez les garçons spécialement). La télé fragilise d’abord, puis « modélise ». Elle ? Non pas elle bien sûr. Mais ce qu’on y met. Souvent sans y penser.

Elle met en déroute nos mécanismes d’auto-défense, insuffle à notre inconscient une quantité de nouvelles peurs, justifie les alternatives, pose de nouveaux repères. Parce qu’adolescent, on cherche des pistes, des réponses, des appuis ou des contredits. Peu importe qu’ils soient vrais ou faux. Il faut des réponses. Bien vu docteur.

Une fois le processus d’identification amorcé, difficile de revenir en arrière. Si elle n’est pas « reprise » à temps derrière, par les parents, par l’éducation, par la foi, la télé « agresse » notre propre morale pour finalement la transformer. Irrémédiablement (à cet âge). Pauvre télé, pauvres gamins surtout, qui trinquent pour vous. ‘Modélisés’ par la fiction, l’image, la désinformation ou le vice. Suffisait de le dire, mais cela a été déjà maintes fois dit. Je n’innove pas. Mais de rapprocher cela de l’homosexualité qui est présentée de nos jours, ni plus ni moins, comme un exemple apparemment abouti et réussi que d'autres principes moraux existent, ou à défaut de principes, qu'il existe autre chose que notre morale dite 'traditionnelle' usée, vieillie.

Ce qu’il y a de sûr, comme dit Arthur, c’est qu’on est tous des ‘Enfants de la télé’. Les cartes sont maintenant posées, le rapprochement est fait. On attend avec impatience donc le tome II.

13 février 2006

Saint-Palenmain

Demain, Saint-Mâlenpoing, Saint-Calotin, Saint-Falempin, on arbore le deuil.
Pour tous ceux qui, lorsqu'ils étaient dans leur berceau, ont eu, en plus du passage de la bonne fée avec son sac de prénoms Bruno, Rémy, ou Arnaud et en souvenir du pépé poilu Marcel, Robert ou André, la chétive fée Frustrette, débile des familles, qu'on a laissé solennellement prononcer, sans savoir de quoi il retournait : "moi ze te donne pour zoli prénom : Catherinette" je compatis.
On ferme les volets.
C'est pas leur jour.
ps: vivre dans un dessin de Jacques Faizant, ça vous branche?

15 décembre 2005

Anti-blog

Quelques mots sur ce blog, je n'aime pas le blog, je ne suis pas doué pour ça, le journal intime de monsieur tout-le-monde, la pensée cutanée, le populos, ne me plaisent pas, le déballement d'affects perso, de questionnements dans le vide et d'ego mal fini. Mais je le fais, car je n'ai pas trouvé d'écho à ma voix de jeune homme gay de droite. Profondément de droite, par culture, par évidence, comme je suis catholique, pensant, attaché aux valeurs essentielles de notre tradition. Je reconnais le vrai, le pur, le bien. Et l'immensité de notre héritage. Pour y accéder. Et je sais laisser ma petite individualité de côté, quand il faut. Homo parce que cela m'est arrivé comme cela. Etre pédé et de droite, c’est un comble, souverain. J’avoue que la compagnie des gens de droite m’afflige souvent, étroite, directive. Le sort m’ayant flanqué d’une sensibilité d'artiste-de-gauche. Nobody’s perfect. J’ai le dégout de la mentalité de gauche, incohérente, perverse et fausse, hypocrite, de ceux qui la véhiculent et ce qu'ils infligent à notre société. Même si les idées sont parfois acceptables, une fois tempérées. Le Socialisme est une mauvaise lecture de la réalité de l’Homme. Comme l’Islam est une mauvaise interprétation du message de Dieu. Il y aura toujours des chèvres. Début de l’histoire...

12 octobre 2005

Mon truc en plumes


on connaît le sort réservé aux infidèles... mais connaît-on le sort réservé aux autruches ?

(et à leurs amis)

09 octobre 2005

L'eau férugineuse non !

10 avril 2004.

Pour ne pas laisser nos vieux sombrer dans l'Alzheimer, il convient de faire travailler régulièrement sa mémoire et pour cela, un test efficace : après le JT, couper la télé et essayer de se rappeler ce qu'on a vu...

- Irak : trois otages japonais, couteau sous la gorge, tétanisés par des fous qui leur assènent : Allah rouacbar. Les prises d'otage se multiplient, on parle de 30 otages.
Il paraît qu'on serait dans une escalade de violence...

- coup de grisou dans une mine du fin fond de l'ex-URSS, limite Sibérie.
Il paraît que les familles des mineurs sont dans l'angoisse...

- un enfant disparu, toute la gendarmerie est mobilisée.
Il paraît qu'on l'aurait aperçu dans un bac à sable...

- un Imam de la mosquée de Brest subit un avis de reconduite à la frontière, son entourage ne comprend pas :
Il paraît que leur Islam est un "Islam propre"...

- le génocide rwandais, la France est accusée. Un rwandais raconte comment il a assassiné ses compatriotes, enrôlé par la propagande outou.
Il paraît qu'il était "étourdi", et que c'est la faute aux Européens qui ont déserté le pays sans sauver de vies, eux...

- Zoom sur la Hongrie qui entre dans l'Europe : son agriculture traditionnelle a subi l'industrialisation forcée pour pouvoir accéder à la propriété privée : comprenne qui pourra. Mais elle fait du foie gras. Pas pour longtemps, puisque sous la pression des Verts, l'Union Européenne voudrait mettre fin au gavage des oies... là je comprends mieux :
Il paraît que c'est pas les bonnes oies qu'on gave encore en Hongrie !

- des cyclotouristes qui disent que le cyclotourisme c'est "trop bien".
Il paraît...

- enfin, on conclut le Journal d'Information Nationale en annonçant le programme Dechavanne du soir : 14 "célébrités" sont enfermées dans une ferme.
Il paraît que vivre dans une ferme c'est l'enfer, que c'est une aventure extrême, une expérience terrible, et que ceux qui peuvent le supporter sont de véritables héros !

On ferme alors les yeux, on se dit qu’on a encore de la mémoire finalement, et que les autres non plus n’ont pas oublié d’être cons. Surtout les journalistes.