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21 mai 2008

Francophonie, Billevesées et Mâchouillon

A propos de l’émission de Philippe de Saint-Robert sur Radio Courtoisie du mardi 20 mai 2008.

On pensait être à l’âge de l’homo sapiens, un tantinet sapiens sapiens même : vrai ou faux, ce frontispice du Panthéon moderne de la science que l’on a accepté scolairement, est un symbole, mais avec M. Cotta nous passons au stade soi-disant plus évolué de l’homo oeconomicus. Tout dépend sur quel terrain on se place, et là est bien le problème.

Non, M. Alain Cotta, professeur émérite d’économie, se trompe: prétendre que la politique n’est gouvernée que par l’économie reflète un manque total de lucidité. C’est oublier combien de lois, de décisions politiques, sont prises annuellement sur le simple fondement de considérations idéologiques.

Tenez, traiter quelqu’un de blanc-bec ou de face de craie, par exemple (juron jadis légitime en Martinique), n’a rien d’économique, son interdiction non plus. Et pourtant, grâce à l’idéologie dominante, il vous en coûtera un an de prison et 45 000 euros d’amende et ce n’est pas ce bénéfice-là, cette cagnotte de la Honte, qui a présidé à la loi; car la HALDE s’en tape pas mal des maigres recettes qu’elle fera faire à l’Etat surendetté (sachant que son fonctionnement nous coûte sûrement plus cher, donc bénéfice zéro), grâce à des propos diffamatoires ! Les mots coûtent chers désormais en Ripoublique, mais n’en déplaise à M. Cotta, avec du fric on ne fait pas des idiomes, mais des idiots ! Dût-elle même nous faire perdre de l’argent, l’idéologie d’Etat avance. Telle est la réalité.

Selon M. Cotta, l’hégémonie amerloque par le biais de l'économie, s'exprime donc en matière linguistique, et est la cause de notre mauvais parler national : on aura tout vu ! Il est vrai que, lorsqu’on vit dans une maison qui n'a plus ni porte ni fenêtre, cher monsieur Cotta, il est certain que le vent risque d'y pénétrer... Et comment faisait-on, avant ? Ne traduisait-on rien ?

Quand on attendait simplement de la Madame la... ou le Ministre de la Culture, ou tout autre que Mme Albanel, fantoche-actionnaire, on l’a compris, qui n’a que l’influence qu’on lui prête - ou pire, qu’elle ne daigne pas prendre – ou Madame la Secrétaire d’Etat à la francophonie (c’est vrai, on en a une !), bref, que l’une de ces dames payées à rien foutre prît une véritable décision ! L’équation étant : Ministère = Francophonie + Décision et non Ministère = Je palpe + Je glande.

Nul besoin d’invoquer une recette fiscale, un levier économique, ou un impôt supplémentaire, pour décider une chose simple : interdire à un jeune homme de représenter la France lorsqu’il chantera en Anglais à l’Eurovision 2008. Compliqué ? Peuchère, oui, pour ceux qui pensent qu’il est toujours « interdit d’interdire », tout devient si vite compliqué ! Et si vous n’aimiez pas interdire, braves gens, vous auriez dit « faire pression » on aurait aussi compris...

La controverse sur la sexualité des substantifs de fonctions ou professions (type ministre, professeur, docteur), n’est qu’une lanterne, on le sait. Il convenait juste de rappeler que cette diversion post-soixanthuitarde entretient un feu idéologique libertaire, bien plus qu’une intention honnête d’enrichir ou de respecter l’usage de notre langue.

Oser avancer comme argument qu’en 1789 10 % des Français parlaient français, et alors ? quel rapport avec la choucroute ? est-ce une manière de relativiser ce que notre histoire nationale a réalisé depuis deux siècles ? Vision tronquée : le français était peut-être parlé par peu de gens à l’époque de la Révolution, entre nous cela dit: mieux vaut 10 % de gens qui défendent une langue juste et prometteuse et le reste de paysans qui patoisent respectablement, que 90 % de contemporains qui parlent décidément mal leur langue!

Autre argutie: tous ces livres sur les étalages des libraires, toute cette production littéraire, censée démontrer que notre langue est riche et encore vaillante ! Ma bonne dame ! Mais où est la qualité là-dedans ? ces pisse-feuillets et négrillons n’écrivent pas, ils bavent sur du papier. Et c’est bien là le problème: que les Français parlent français, oui, mais quel français ? Mais précisons tout de suite: un français protégé ne veut pas dire un français immobile, ultra-conservateur.

La dictée de Pivot ? Il s’agit d’un exercice de style, fort louable du reste, un concours de plates-bandes, un championnat d’érudits, piquant mais pédant. Non un plaidoyer pour une langue française intelligente et utile. La Dictée de Pivot c’est bien, mais c’est un peu une guirlande pour Bobos : c’est comme ces gens à qui l’on demande quel est leur mot préféré de la langue française et qui prennent des pauses inspirées, en quête de syllabes buccoliques et qui, satisfaits, se rengorgent bourgeoisement en trouvant que c’est Beau le français, c’est une langue riche quand même. Utile, la francophonie ! Mais utile à quoi ? Posez-vous donc un peu la question, messieurs...

M. Cotta tire la couverture à l’économique, mais sa monomanie l’aveugle. Il aurait mieux valu qu’il reparte avec sa canne comme il est venu, discourir ailleurs de « déficits extérieurs » ou d'« excédents chinois» bref, de ses cornichons habituels, alors qu'ils s'agissait d'un débat sur la francophonie ! Donnez-nous des arguments d’Aimer le Français, M. de Saint-Robert, et de le Défendre. SVP.

L’Académie française : temple, musée ?

L’intervention précédente, de M. Jean-Marie Rouart, de l’Académie française, fut d’une platitude intellectuelle, limite politiquement correct : devant le recul du français, « les Académiciens font ce qu’ils peuvent ! » Dixit. Eh bien non, car la francophonie, en France, est en crise. Et il serait bienvenu que nos académiciens, au lieu d’admirer leurs palmes, exercent leurs responsabilités, fussent-elles seulement morales. Leur noble Institution ne manque pas de moyen d’action. Puisque ce sont des idées que nous attendons, des mots neufs, des plans d’action. Pas la lune !

Est-ce si difficile de trouver un peu de temps et d’énergie pour défendre notre langue, au lieu de se dépiter dans un micro avant de roucouler sur son dernier roman ? Il devient assez difficile, dès lors, d’excuser cette « Entreprise Dictionnaire » qui a pris 15 ans pour aller de A à Piécette, de féliciter ces vieux qui continuent de fabriquer des cuillières quand le bateau coule, redorent le chapiteau du temple quand les colonnes vacillent sur leur base.

Ou alors, autant avoir l’honnêteté de dire que l’Académie est un vieux panthéon, une simple prime de carrière. Qu’on cesse de nous faire croire que la Défense de notre Langue revienne à ce cénacle de concierges. Voici ce que nous lisons sur le site de l’Académie française, en parlant de son rôle: « Aujourd’hui, elle agit pour en maintenir [la langue française] les qualités et en suivre les évolutions nécessaires ». Que triomphe, messieurs !
Suivez, suivez donc... mais le train est déjà parti sans vous.

Devant l’invasion lente de l’anglais/américain et la couardise de nos politiciens, secouer le joug de la passivité, trouver des solutions, était cependant possible : l’argot, nos patois locaux, l’exemple de nos cousins québécois, autant de pistes néligées ! Sans compter, pour finir, l’ingéniosité des enfants !

Merci donc, Saint-Robert, pour ce touchant, ce magique « mâchouillon ».
Oui le mâchouillon. Pour remplacer - 50 ans plus tard, notre bon vieux chewing-gum.
Seul joyau de l’émission.

16 novembre 2005

Francophonie : les gays n'ont rien compris

Le cocooning devant PinkTv, c’est out, je squeeze. Sauf pour la Gay-Pride, la Love Parade ou les Gay Games. J’ai fait mon coming-out : cool, j’ai évité le trash. Avant Paris by night ce week-end, dress code obligatoire, j’étais à l’happy hour, avec un bear top sexy, looké queer, plutôt chubby. Il est fashion, on a chatté people, dans le carré V.I.P. On a eu un feeling. Il m’a dit qu’il était gay friendly, straight, mais open. Il connait la drag-queen du Hot-Café, style strass over-kitch. En fait c'est Jean-Pierre, un old d’Act-Up pas trop clean qui distribue des flyers dans les rave. A force d’être lifté, c’est halloween. Le hard c’est son trip, il a fait un show en live à l’after. Après un strip soft, il a fini sous poppers dans la back-room en joke strap, plan boots et bondage, parce qu’incorpo ça fait remake, c’est has been. Son kif, c’est pas le plan love, mais le direct très hot, bare-back, pas trop safe.

03 octobre 2005

Eurovision 2004 : Laurent Ruquier et sa puanteur

Intolérance. Mépris. Saturation. Humour forcé. Commentaires déplacés.
Laurent Ruquier c’est tout cela à la fois.

Bête de foire, recordman de la salive encombrante, l’animateur de France2 fait partie de ces rigolos qui veulent faire drôle tout le temps, petit roi de la déconne version intello, genre Semoun, Solo, tous les cafards du PAF, tous les autres quoi.

15 mai 2004, Istanbul

L’Eurovision de la Chanson 2004, c’est au départ deux animateurs turcs. Faut-il le rappeler. Dont l’un parle plus correctement le français que ce têtard à lucarnes, mais pour le savoir, c’est vrai, fallait pouvoir l’entendre. C’est devenu du pilonage. C’est à qui couvrira le son de l’émission, parlera le plus longtemps, le plus fort, le plus dégueulassement. C’est bionic.

« Il vient de prendre 10 kilos » dit l’un, « Barbie pouffe » dit l’autre (car ils sont deux, Ruquier et Elsa Fayer), on juge le physique, on rigole de tout, tout le temps. Respect zéro : pour le spectacle, pour les artistes, pour les téléspectateurs. Les Autrichiens chantent en allemand ? « C’est quand même une grande première ! » précise la Madame-girouette dans sa cabine, pour nous rappeler avec un pseudo second degré d’humour, que 3 pays sur 24 ne chanteront pas en anglais. Mystère de la Francophonie. Les fautes de goût chez ces raffinés mittérandiens s’accumulent.

En nous rabâchant les trophées d’autrefois, Ruquier étale des pseudo-connaissances. Comme si personne, et surtout pas les millions d’habitués de cette émission, ignoraient Abba-Waterloo, Marie Myriam ou les poupées de son. Parce que l’Eurovision est une vieille dame de la Télé qui a déjà un public, qui se renouvelle, sans besoin de l’humour savonnette de Laurent Ruquier, est-ce une raison pour qu’il nous fasse la leçon, la maîtresse d’école?

Intermède avant les votes : un spectacle à grand renfort de danseurs turcs est proposé, les derviches tourneurs. Derviche tourneur, vous avez dit ? Attendez, rien que le mot, nan, laissez-moi rire. Qu’on se rassure, on n’appréciera de toute façon pas le spectacle. Ou sinon en coupant le son du poste télé : pour de la culture, c’est sûr...

Suivent les votes : ce qui était le meilleur jadis, est aujourd’hui le pire.

Imaginez que vous êtes à l’Opéra et qu’à l’entrée, un clown hystérique vous a encasqué la bande-son d’un video-gag en volume maximum. Faut-il être taré, en plus de l’être déjà une fois par nature ! Non non, la culture populaire, c’est divertir, remuer, heurter la masse. Et parler de folklore, de respect du spectateur, c’est ringard. Alors, que faire pour complaire à ces cloportes parisiens qui vivent grassement de nos contributions ?

Saboter l’Eurovision !

Pendant la séance des points, Ruquier payé pour être aux premières loges, répugne à faire son boulot, ignore qui donne les points, qui les reçoit, enlève tout suspens car, pour vivre un suspens, il faut être « dans » l’ambiance. Il n’y a pas d'ambiance. Qu'un torrent de conneries. Au mieux, ce troufinius ne fait que répéter, pour la 3e fois, les chiffres en haut du tableau. Et pendant ce temps, les seuls points que la France reçoit, de Roumanie, passent inaperçus. Le spectateur courageux, qui n’a pas encore pris son premier cachet d’aspirine, tente, lui, de suivre péniblement à travers ce brouhaha infernal ce qui lui reste du spectacle qu’on lui interdit manifestement d’apprécier.

Dans quel pays sommes-nous cette fois-ci ? « Je ne sais pas » lui répond son acolyte. Mais les spectateurs le savent, eux : nous sommes en pleine dictature culturelle.

Le meilleur reste à venir. Le masque tombe, Truquier nous montre son vrai visage. Celui du mensonge et du mépris. En prétendant que « de toute façon personne n’avait remarqué » lorsqu’il s’agit de rectifier la prononciation du mot Galatasaraï, que tout le monde, sans être fan de foot, a déjà entendu prononcer une fois dans sa vie, hormis ce factotum de journaliste. Ou « qu’on n’avait pas fait attention » pour rectifier le pays dont le correspondant apparaît à l’écran. Non ce n’est pas de la bêtise, c’est des détails révélateurs. C’est plus vraiment de l’humour, c’est de la malhonnêteté.

Dans l’ivresse pathologique des deux commentateurs, les digressions ne s’arrêtent plus et ce tête-à-claque nous fait part ensuite pendant une heure, devinez quoi ? Des SMS qu’il reçoit sur son téléphone portable, lui ! Là, nous plongeons dans le délire total. Toute la clique de Ruquier y passe. Mezrahi, la mère de Mezrahi, Gelück et son chien, Drücker et sa chienne,
ça n’arrête pas : tout est fait pour que nous ne suivions plus l’émission, pour écœurer le spectateur. Pour étaler sur les ondes ce microcosme de parisiens pourris dont tout le monde se contrefout. Dire qu’eux-mêmes se sont laissés embarquer sans le savoir, grâce à leur ami Ruquier, dans cette publicité sordide.

Mais le PAF dégoulinant n’en est plus à ça près, vous me direz.

Souhaitons à M. Ruquier que, par honnêteté intellectuelle (s’il en a), il visionne à nouveau chez lui ces 3 heures d’émission, qu’un tortionnaire n’infligerait pas à son pire ennemi. Et qu’il nous dise, s’il n’a pas la tête en bouillie après cela, ce qu’il a retenu.

- Qu’il sache ce que « commenter » veut dire. Pas besoin de vieillir sous une croûte de fond de teint, pour deviner que commenter, c’est apporter discrètement des précisions et des informations utiles dans les seuls moments où personne ne parle, c’est-à-dire de temps en temps, et reconnaître les vertus du silence, même à l’antenne.

- Que ce n’est pas une tare de se taire, mais que cela permet à notre oreille de se reposer aussi, ou de nous laisser en placer une chez nous.

- Qu’il n’est pas indispensable d’avoir les voix des deux présentateurs turcs, plus celles des deux troufions français, plus les nôtres derrière notre écran, soit une cacophonie de 5 ou 6 personnes minimum, pour être à l’aise.

Le sabotage culturel, les pratiques scandaleuses des Merdia, ne sont pas chose nouvelle. Mais là, s’agissant d’une chaîne de Service publique, le travail navrant de Ruquier nous confirme que le terrorisme télévisuel, la diktat-dérision, l’art cochonnier des socialistes vivent encore leurs heures de gloire.

S’il y avait, ne serait-ce qu’un soupçon de conscience professionnelle à France2, un responsable intègre aurait sanctionné la faute, le travail saboté et probablement l’intention de le faire. Une mise à la porte de Ruquier, rapide et avec des excuses, aurait été la moindre des politesses.

On aurait pu pardonner à Ruquier : libre à chacun d’apprécier le neu-neu, de regarder ses émissions ouarf-ouarf, d’apprécier sa distinction intellectuelle, sa notion partagée du temps de parole, ses qualités de courtoisie égocentrique, ou son défaut d’élocution. Qu’il fasse l’Eurovision chez lui sur son futon, ou sur son plateau avec ses invités, pas de problème. C’est au choix : la zapette existe. On lui excusera même de faire allusion à des soirées branchées du microcosme gay dans ce qu’il a de plus ridicule. Mais qu’il ne vienne pas souiller un programme respectable où il y a déjà des présentateurs, une ambiance unique, et où les commentaires sont à vrai dire totalement inutiles.

Que des boutonneux de 17 ans étalent sur des forums de l’Internet : « Euh moi j’laime bien Ruquier ; au moins on rigole !! » est un non-sens : si l’émission n’est pas assez drôle, qu’ils achètent la cassette du petit comique, ou regardent autre chose, y’en a des chaînes et du divertissement tous les jours !! Et à nos frais encore ! S’ils la trouvent ennuyeuse, ridicule, idem. Pourquoi vouloir faire de cette émission autre chose que ce qu’elle est ? Pourquoi vouloir faire du DROLE là où ce n’est pas le but ? La tendance aujourd’hui, c’est de dire : « Ouarff l’Eurovision c’est ridicule, mais on aime bien quand même » ou « je sais pas pourquoi, ce soir-là, j’ai regardé devinez quoi ? l’Eurovision ! »

C’est donc une tare l’Eurovision ?

Y a sûrement erreur sur la personne...