23 janvier 2007

L'identité française : contre-offensive

(à propos de l’émission Ripostes, gesticulée par Serge Moati, du dimanche 21 janvier 2007)

Regarder la téloche, ça crispe. Mais regarder une émission journalo-politicienne, ça fige : ou bien ils n’ont rien retenu des leçons de 2002, ou bien ils ont tout perdu de leur faculté d’être honnête. Ou bien les deux ? Jolie parure de la pensée unique, cette émission brille en effet comme un collier de perles. Un collier parfait où toutes les perles ont la même taille mais aussi le même trou, celui de l’intelligence. Le même calibre, celui de l'hypocrisie.

Le principe : jouer à mistigris. Barboter dans la marre nauséabonde de la politique, enrager, contenir sa bile, montrer qu’on ne craint pas le Front National. Serrer les fesses. Le but est subtile : poursuivre une thématique de droite : qu’est-ce que l’identité française ? Soutenue par quelques sous-titres, histoire de rassurer les anti-fachos : la Marseillaise, chacun sa France à soi, une litanie de noms au sommet du temple : Blum, Ferry, Guy Môquet, Camus, Jaurès, Mitterrand, voilà la France idéologique de Moati. Des pseudo-héros invoqués dans un prologue, une sorte de slam gesticulatoire, subliminal. La France de Diam's, il le dit. Pauvre France !
Mettre au bout de l’hameçon, donc, une thématique de droite et faire en sorte de ne jamais mouiller sa ligne, de ne jamais répondre à la question posée, et d’ailleurs de ne jamais se la poser, cette question.

Les joueurs : une demi-douzaine. De la classe politique qui radote, s’offusque, exhale la haine à force de l’avoir trop cherchée. Qui ne répond pas quand on l’interroge, et qui répond quand on ne l’interroge pas. Un Jean-François Copé maniant la langue de bois comme au bon vieux temps. Un Chevènement rappelant les lois inefficaces qu’il a fait voter, posant de son air abruti en pater familias d’une classe politique qui refuse de s’avouer malade. Une Laguiller azimutée dans un monde perdu où la sagesse ne vient pas avec l’âge, bêlant sur des rencontres tragiques avec des ménagères d’immeubles que personne ne connait. Un Monsieur Tchicaya sorti d’on ne sait où, qui n’a pas su prononcer une phrase intelligible de toute la soirée, et dont la présence devait servir probablement à pimenter le menu.

Et puis, un Werther’s original: Marine Le Pen.

Il y avait pourtant une astuce à ce jeu - cela devient une habitude : laisser s’exprimer le Front National afin qu'il fasse tout le boulot (si Marine Le Pen se fût plantu, on se serait bien gaussu), et tenter, une fois les vraies questions posées, de lui repiquer le bout de gras sans se faire chopper. Façon guerre du feu. Du reste, quand cela serait criant, tous mentiront. La partie consiste alors à couper le plus possible la parole à Mme Le Pen afin qu’elle ne s’aventure pas sur le terrain, redouté par tous, des réponses.

L’ouverture de ce petit bal des vampires, il faut dire, a été magistrale : les petites bagarres de ce niveau, effectivement, je préfère ne pas participer, furent ses premiers mots, quand l'émission depuis un quart d'heure se répandait en querelles de clochers inintelligibles et hors-sujet. A force de jouer à la politique, politiciens et journalistes ont perdu le sens commun. Et la question qui aurait du être une question-piège, jetée en pâture à la vice-présidente du FN : être français, c’est quoi ? histoire qu’elle nous remâche un ou deux poncifs facho, se transforme soudain en un moment d’émotion et de vérité, une histoire d’amour avec la France que personne n’attendait, mais à laquelle il a fallu tourner le dos rapidement pour rejoindre une réalité sociale et politique plus dramatique. Un exposé parfait. Une leçon pour toute la classe.

Force est de constater qu'indépendamment des idées de son parti, chaque apparition de Marine Le Pen est une capsule d’oxygène. Souvent une fulgurance. Ses adversaires n'en reviennent pas de voir comment cette jolie blonde à la voix tubulaire et aux dents asserrées a fait pour hériter de l’éloquence paternelle (que tout le monde jalouse): la réponse n’est pas atavique ni peroxydée, elle est logique. Elle est le bon sens. La cohérence. Au delà même du discours politique, il est évident que la seule personne qui fasse preuve d’un esprit vivace et clair, conforme à l’intelligence de la situation, c’est elle. Redoutable Marine (Eugénie, Claire, Sophie). Elle s’avère par sa présence dans le débat et dans la réalité politique française, l'une des voix les plus limpides et justes.

Chevènement est un aspirateur fou, il récupère, il copicollie : ici, l’idée lancée par Marine Le Pen d’amour pour la France, là l’argument lancé par Laguiller que le travail est facteur d’intégration, alors que Marine Le Pen noyée dans le brouhaha, fut la première à le lui reconnaître sur le champ. A avoir cette honnêteté. Chevènement pille après récolte, écrase, puis repart avec un lot de conneries : il manque à la France un grand projet qui la soulève d’elle-même, qui redresse l’Europe, ou bien : être Français c’est avoir la volonté d’être français ou mieux : Le couscous est un grand plat national. Non, la tradition culinaire ne se calque pas sur les chiffres de l’immigration, y a maldonne.

Le paroxysme a été de faire avouer (personnellement je l’ignorais) à Mme Laguiller qu’elle méprisait les problèmes de la France au profit des problèmes du reste du monde (« Vous savez, je me sens plus citoyenne du monde que française, ça c’est sûr »), c'est sûr, mais grave. Personne ne réagit. On en oublierait les sphères concentriques qui définissent chez l’homme, le degré de son attachement naturel aux autres: sa femme, ses proches, sa famille, son village, son pays, sa nation. Pas évident pour tous, apparemment...

Cela se rapproche, tenez, puisque j’en suis aux émissions de téloche de ces derniers jours, à une intervention de M. Contassot, le bien nommé, sur Direct8, disant à peu près la même chose : « la réalité, c’est pas la France c’est l’Europe ». Histoire de dire qu’après avoir infligé à notre pays la gangrène, bien que n’ayant toujours pas fini d’en épuiser les subsides, les verts pastèques (vert dehors rouge dedans) et autres plurielles, n’en veulent plus et réclament un joujou neuf, plus ambitieux : l’Europe. Ils jubilent, rêvent d’autre chose : exporter nos problèmes, notre collectivisme, notre pensée unique, notre politiquement correct, notre sens de la diabolisation, du tabou, de la malhonnêteté intellectuelle, bref, régénérer le virus...

Pourquoi ne dénonce-t-on jamais l’expression même d’Europe sociale ? Qui dit social dit société, non ? Et l’Europe n’est pas une société mais plusieurs, distinctes, vrai ou faux ? Alors, pourquoi égaliser ce qui n’a aucune vocation à l’être, par essence. Des sociétés difficiles à comparer ? et tant mieux, car on peut s’en inspirer, ce qui ne sera pas possible avec un magma mono-réglementé. Si les Portuguais veulent travailler moins, les Allemands plus, les Anglais se soigner différemment, les Hollandais refuser des immigrés, les Espagnols en tolérer, qu’importe : c'est notre richesse ! AFNORiser nos modes de vie, c’est cela l’Europe ? Disons-le clairement : rien n’est plus anti-social qu’une Europe sociale. Rien n'est moins respectueux de nos sociétés variées qu'un modèle social unique. Pour des gens qui nous rabâchent à longueur de temps le droit à la différence, à la diversité, prétendre qu'il existe une Europe sociale, c'est faire un oxymore comme savent en faire les socialistes : un clair obscur, une douce violence, un honnête mensonge !

Tous ces démocrates qui méprisent les problèmes de leurs concitoyens et leur crachent ouvertement à la gueule, on n'en revient pas. Du reste, Monsieur Contassot, enfourchant le canasson de haine inhérent au socialisme, déclarait par deux fois que JMLP était pour lui « l’ennemi absolu »: mais comment peut-on, dans le débat politique, exprimer publiquement de la haine à l’encontre d’une personne - au lieu de réfuter ses idées ? La politique, c'est un fan-club ?

Quelques minutes avant Ripostes, le roi du JT David Pujadas lui aussi, dans son émission Madame Monsieur Bonsoir, usait de méthode partiale et grossière pour retracer l’histoire de Front National : une émission cousue de fil blanc. L’objectif étant de nous faire croire que le FN a poussé tel un champignon sur un populisme honteux : pour le démontrer, on diffusait d’entrée de jeu des images inédites d’un Le Pen des années 70 affalé dans une déco ringarde, siégeant en père de famille vulgaire. Comme ses électeurs. On a pioché à l’INA d’anciens reportages montrant une frange de son électorat piégée au téléphone, afin de stigmatiser un racisme de bistrot (que tout le monde a pratiqué une fois dans sa vie), quand curieusement, l’idée ne vient pas à ces journaleux de fouiller l’électorat semblable des autres partis. Car entre nous soit dit : pas besoin de remonter à 1984 pour s’apercevoir qu’il y a des beaufs. Partout.

Le deuxième objectif était de faire croire que le vote FN est un vote uniquement contestataire : des chômeurs, des pauvres, des malheureux, des frustrés. Idée prisée par nos medias. Alors qu’il est un vote sans doute raisonnable, parce que raisonné. Et il serait temps de dire aujourd'hui, qu’il y a dedans, et derrière tous les partis politiques sérieux, des intellectuels, des professeurs, scientifiques, écrivains, économistes, des hommes cultivés, calés dans leurs dossiers, curieux, ayant une véritable conscience politique. Là aussi, rabaisser l’électorat, le mettre en boite et le déconsidérer, n'est que rallonger la liste sans fin des putasseries journalistiques.

Avec son rictus habituel, Pujadas ajoute qu’un mouvement politique qui s'acharne dans la bataille de l’anti-communiste, après que l’URSS a disparu depuis 15 ans, en est ridicule: ce journaliste ignore sûrement, pour avoir lu trop de prompteurs peut-être, qu’à travers le mot communisme il ne s’agit pas, évidemment, de stigmatiser un pays ni une réalité géo-politique, mais une idéologie totalitaire et néfaste dont la France est l'un des derniers bastions en Europe. Tout le monde sait cela.

Bref, pour en revenir à l’émission de Moati de dimanche, plus on l’a regarde, plus on se félicite qu’elle soit labellisée pour l'enseignement scolaire, cela édifiera. Iseult au pays des Guignols, ça se passe ici :

Je mets ce lien vers le site du FN, parce que le site officiel de France Télévision, curieusement, ne tolère que les bons clients de Bill Gates. Et puisqu'on y est, plus savoureux, plus pédagogique encore, deux jours plus tard, Iseult au ball-trap :
C'est ma préférée si vous voulez savoir; j' m'en lasse pas. Sans oublier, hardi petit, une autre victoire d'Iseult, chez le Grand Inquisiteur :

11 janvier 2007

Lesquen : quel gâchis !

On pourrait croire que la crise qui secoue Radio Courtoisie est une simple querelle de personnes, un accrochage, un orage d’été en hiver. Nous en sommes là, deux ronds de flan plus tard:

- Pourquoi Lesquen a-t-il pris la décision scandaleuse de chasser l’un des patrons d’émission les plus talentueux au motif d’une « faute inacceptable », laquelle ?

- Pourquoi ces deux hommes, dont on sait l’intelligence, ne dépassent-ils pas le stade de la querelle, et ne nous offrent-ils pas une belle preuve de courtoisie, justement, en faisant passer l’intérêt de la Radio et le respect des auditeurs avant leur susceptibilité ? Comme à l’école : chacun ferait ses excuses, on lirait un papelard, rabibochage, statu quo ante. Pour la radio. Et même pour la galerie, les auditeurs auraient compris qu’il s’agit avant tout, dans le combat mené pour la vérité et pour les valeurs de la France, de ne rien perdre de nos forces, de ce dont ils ont le plus besoin, c’est-à-dire tous les talents (le bébête show du mercredi soir, ça ne suffit vraiment pas). Non d'une décision arbitraire.

- Pourquoi aucun patron d’émission, si prompt à défendre l’esprit d’unité et la stabilité de RC, tel un radeau sorti de la tempête, n’a-t-il eu la classe de prononcer un mot de sympathie ou de rappel pour leur ancien collaborateur, déploré une seule fois la brutalité d’une telle décision dommageable pour la radio, alors qu’ils nous ont laissé entendre - et on en reste convaincu – qu’ils possèdent une totale liberté d’expression dans leur émission ? Assez de liberté en effet, pour n'avoir d'autre choix, à force de fuir la polémique, que d'être muselé dans une omerta plus réelle, plus sécurisante. Un choix grossier. Alors que la vérité est force. Nombre d’auditeurs sont orphelins, privés d’explication et, pire, de possibilité d’explication, aucune médiation n’est évoquée, l’idée de réconciliation semble inexistante.

Entre Reichman et Lesquen, on ne tricote pas : quand l’un est homme de courage, d’esprit, d’humour et de lucidité, qui plus est véritable gentleman. L’autre, le versaillais, malgré ses qualités, tout homme de droite soit-il, ne lui atteint pas la cheville. Son exposé vidéo est un navet, et on ne regrette pas, à ce stade, que la radio ne propose pas l'image, c'est assez de se coltiner cette façon grand'bourgeoise et ridicule de parler (mais qui a inventé ça?), ou d'entendre régulièrement un "non, je ne peux pas vous laisser dire ça !". On regrette d’avoir à le dire, mais on le pense très fort.

Bref, on n’attend pas du têtard frigorifiant qui vice-préside un soir de la semaine, d’être un retrancheur ni un juge de ses pairs s’il veut honorer l’action du regretté Jean Ferré, respecter les auditeurs de Claude Reichman et le talent d’un homme qui n’a plus à faire ses preuves. Et RC n’en est pas à une faute ni un écart de langage, près : seulement, dans un cas, on laisse pisser, ou on se plit à lire un message d’excuse, dans l’autre : on limoge.
Quant à faire le rapprochement entre ce renvoi odieux et le putsch des pontes de la Sécu contre le même Reichman, dans la même foulée, c'est étrange. Plus qu'étrange.

02 janvier 2007

La Nativité selon Google


Voilà, pendant les fêtes de Noël, ce que nous ont proposé les manitous du web :


une semaine
de
kangourous
qui tricotent !

Au lieu d’une fête religieuse, avec la joie, la crèche, la messe de minuit, l'émerveillement, les chants de Noël, les hautbois et musettes, le calendrier de l’Avent, les cadeaux, les étoiles, les santons, les sapins et les souliers, les bergers, et même le Père Noël, au lieu de ce qui fait rêver, et qui nous grandit : trois peluches, de la laine, un tricot.
Dans le genre vaccin anti-chrétien.
Pas besoin de nous faire un dessin.