03 octobre 2005

Eurovision 2004 : Laurent Ruquier et sa puanteur

Intolérance. Mépris. Saturation. Humour forcé. Commentaires déplacés.
Laurent Ruquier c’est tout cela à la fois.

Bête de foire, recordman de la salive encombrante, l’animateur de France2 fait partie de ces rigolos qui veulent faire drôle tout le temps, petit roi de la déconne version intello, genre Semoun, Solo, tous les cafards du PAF, tous les autres quoi.

15 mai 2004, Istanbul

L’Eurovision de la Chanson 2004, c’est au départ deux animateurs turcs. Faut-il le rappeler. Dont l’un parle plus correctement le français que ce têtard à lucarnes, mais pour le savoir, c’est vrai, fallait pouvoir l’entendre. C’est devenu du pilonage. C’est à qui couvrira le son de l’émission, parlera le plus longtemps, le plus fort, le plus dégueulassement. C’est bionic.

« Il vient de prendre 10 kilos » dit l’un, « Barbie pouffe » dit l’autre (car ils sont deux, Ruquier et Elsa Fayer), on juge le physique, on rigole de tout, tout le temps. Respect zéro : pour le spectacle, pour les artistes, pour les téléspectateurs. Les Autrichiens chantent en allemand ? « C’est quand même une grande première ! » précise la Madame-girouette dans sa cabine, pour nous rappeler avec un pseudo second degré d’humour, que 3 pays sur 24 ne chanteront pas en anglais. Mystère de la Francophonie. Les fautes de goût chez ces raffinés mittérandiens s’accumulent.

En nous rabâchant les trophées d’autrefois, Ruquier étale des pseudo-connaissances. Comme si personne, et surtout pas les millions d’habitués de cette émission, ignoraient Abba-Waterloo, Marie Myriam ou les poupées de son. Parce que l’Eurovision est une vieille dame de la Télé qui a déjà un public, qui se renouvelle, sans besoin de l’humour savonnette de Laurent Ruquier, est-ce une raison pour qu’il nous fasse la leçon, la maîtresse d’école?

Intermède avant les votes : un spectacle à grand renfort de danseurs turcs est proposé, les derviches tourneurs. Derviche tourneur, vous avez dit ? Attendez, rien que le mot, nan, laissez-moi rire. Qu’on se rassure, on n’appréciera de toute façon pas le spectacle. Ou sinon en coupant le son du poste télé : pour de la culture, c’est sûr...

Suivent les votes : ce qui était le meilleur jadis, est aujourd’hui le pire.

Imaginez que vous êtes à l’Opéra et qu’à l’entrée, un clown hystérique vous a encasqué la bande-son d’un video-gag en volume maximum. Faut-il être taré, en plus de l’être déjà une fois par nature ! Non non, la culture populaire, c’est divertir, remuer, heurter la masse. Et parler de folklore, de respect du spectateur, c’est ringard. Alors, que faire pour complaire à ces cloportes parisiens qui vivent grassement de nos contributions ?

Saboter l’Eurovision !

Pendant la séance des points, Ruquier payé pour être aux premières loges, répugne à faire son boulot, ignore qui donne les points, qui les reçoit, enlève tout suspens car, pour vivre un suspens, il faut être « dans » l’ambiance. Il n’y a pas d'ambiance. Qu'un torrent de conneries. Au mieux, ce troufinius ne fait que répéter, pour la 3e fois, les chiffres en haut du tableau. Et pendant ce temps, les seuls points que la France reçoit, de Roumanie, passent inaperçus. Le spectateur courageux, qui n’a pas encore pris son premier cachet d’aspirine, tente, lui, de suivre péniblement à travers ce brouhaha infernal ce qui lui reste du spectacle qu’on lui interdit manifestement d’apprécier.

Dans quel pays sommes-nous cette fois-ci ? « Je ne sais pas » lui répond son acolyte. Mais les spectateurs le savent, eux : nous sommes en pleine dictature culturelle.

Le meilleur reste à venir. Le masque tombe, Truquier nous montre son vrai visage. Celui du mensonge et du mépris. En prétendant que « de toute façon personne n’avait remarqué » lorsqu’il s’agit de rectifier la prononciation du mot Galatasaraï, que tout le monde, sans être fan de foot, a déjà entendu prononcer une fois dans sa vie, hormis ce factotum de journaliste. Ou « qu’on n’avait pas fait attention » pour rectifier le pays dont le correspondant apparaît à l’écran. Non ce n’est pas de la bêtise, c’est des détails révélateurs. C’est plus vraiment de l’humour, c’est de la malhonnêteté.

Dans l’ivresse pathologique des deux commentateurs, les digressions ne s’arrêtent plus et ce tête-à-claque nous fait part ensuite pendant une heure, devinez quoi ? Des SMS qu’il reçoit sur son téléphone portable, lui ! Là, nous plongeons dans le délire total. Toute la clique de Ruquier y passe. Mezrahi, la mère de Mezrahi, Gelück et son chien, Drücker et sa chienne,
ça n’arrête pas : tout est fait pour que nous ne suivions plus l’émission, pour écœurer le spectateur. Pour étaler sur les ondes ce microcosme de parisiens pourris dont tout le monde se contrefout. Dire qu’eux-mêmes se sont laissés embarquer sans le savoir, grâce à leur ami Ruquier, dans cette publicité sordide.

Mais le PAF dégoulinant n’en est plus à ça près, vous me direz.

Souhaitons à M. Ruquier que, par honnêteté intellectuelle (s’il en a), il visionne à nouveau chez lui ces 3 heures d’émission, qu’un tortionnaire n’infligerait pas à son pire ennemi. Et qu’il nous dise, s’il n’a pas la tête en bouillie après cela, ce qu’il a retenu.

- Qu’il sache ce que « commenter » veut dire. Pas besoin de vieillir sous une croûte de fond de teint, pour deviner que commenter, c’est apporter discrètement des précisions et des informations utiles dans les seuls moments où personne ne parle, c’est-à-dire de temps en temps, et reconnaître les vertus du silence, même à l’antenne.

- Que ce n’est pas une tare de se taire, mais que cela permet à notre oreille de se reposer aussi, ou de nous laisser en placer une chez nous.

- Qu’il n’est pas indispensable d’avoir les voix des deux présentateurs turcs, plus celles des deux troufions français, plus les nôtres derrière notre écran, soit une cacophonie de 5 ou 6 personnes minimum, pour être à l’aise.

Le sabotage culturel, les pratiques scandaleuses des Merdia, ne sont pas chose nouvelle. Mais là, s’agissant d’une chaîne de Service publique, le travail navrant de Ruquier nous confirme que le terrorisme télévisuel, la diktat-dérision, l’art cochonnier des socialistes vivent encore leurs heures de gloire.

S’il y avait, ne serait-ce qu’un soupçon de conscience professionnelle à France2, un responsable intègre aurait sanctionné la faute, le travail saboté et probablement l’intention de le faire. Une mise à la porte de Ruquier, rapide et avec des excuses, aurait été la moindre des politesses.

On aurait pu pardonner à Ruquier : libre à chacun d’apprécier le neu-neu, de regarder ses émissions ouarf-ouarf, d’apprécier sa distinction intellectuelle, sa notion partagée du temps de parole, ses qualités de courtoisie égocentrique, ou son défaut d’élocution. Qu’il fasse l’Eurovision chez lui sur son futon, ou sur son plateau avec ses invités, pas de problème. C’est au choix : la zapette existe. On lui excusera même de faire allusion à des soirées branchées du microcosme gay dans ce qu’il a de plus ridicule. Mais qu’il ne vienne pas souiller un programme respectable où il y a déjà des présentateurs, une ambiance unique, et où les commentaires sont à vrai dire totalement inutiles.

Que des boutonneux de 17 ans étalent sur des forums de l’Internet : « Euh moi j’laime bien Ruquier ; au moins on rigole !! » est un non-sens : si l’émission n’est pas assez drôle, qu’ils achètent la cassette du petit comique, ou regardent autre chose, y’en a des chaînes et du divertissement tous les jours !! Et à nos frais encore ! S’ils la trouvent ennuyeuse, ridicule, idem. Pourquoi vouloir faire de cette émission autre chose que ce qu’elle est ? Pourquoi vouloir faire du DROLE là où ce n’est pas le but ? La tendance aujourd’hui, c’est de dire : « Ouarff l’Eurovision c’est ridicule, mais on aime bien quand même » ou « je sais pas pourquoi, ce soir-là, j’ai regardé devinez quoi ? l’Eurovision ! »

C’est donc une tare l’Eurovision ?

Y a sûrement erreur sur la personne...

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