01 mars 2006

La télé rend homo

Vue la Lettre ouverte d’un médecin à une société malade du Dr Bellaiche, de décembre 2005. Bonne lecture naturellement. Rien que nous n’ignorions. Du vrai bon-sens. C’est un martien – pardon, un gynéco - qui nous parle de pensée unique, de pavlovisme intellectuel, de prêt-à-assimiler, de régression mentale. De pertes de repères, de dé-naturalisation, dé-humanisation, dé-spiritualisation. D’anomalies qui sont la norme aujourd’hui. Didactique simplissime illustrée d’exemples sans prétention. Philosophie d’école, parce que vraie et accessible. Convient parfaitement aux jeunes de 7 à 77 neurones. Manuel à l’usage de tous les invertébrés et gauches plurielles, à tous les Français donc, pour débuter leur cure de désintoxication suivant un programme ‘light’. A tous ceux qui veulent gravir la première marche de leur cerveau, et surtout, surtout quand ils se la jouent « Si la société ne va pas si bien, c’est à cause des politiques »... Le livre fonctionne, non comme un électrochoc ni une révélation, mais comme un patch aux essences, au bon-sens naturel.

Quelques bijoux, simples à comprendre:

« être passéiste aujourd’hui, c’est continuer à croire, comme par le passé, que tout progrès technique ou social représente une avancée pour l’homme ».

« Loin d’être bienveillant envers l’intolérance et le racisme, admettons plutôt qu’il y a des différences entre les ethnies et que chaque minorité a des usages et des traditions qui doivent être respectées. Le raciste est celui qui en déduit des différences de droits. »
(Ouff, si c’est que ça je ne suis pas raciste)

« Ainsi la Morale elle-même est remplacée par la Logique. La Logique pour nos sociétés dites de progrès, c’est l’Egalité, pour tout, pour tous... aussi absurde fût le résultat. Le Bien et le Mal (notions qualitatives) ont été remplacés par l’Egalité et l’Inégalité (notions quantitatives). »
(C’est philo, coco)

« L’homme se conduit ainsi envers la Nature comme un consommateur, très exigeant sur ses droits, volontiers récriminateur auprès du service après-vente, en oubliant totalement les traitements impropres qu’il a fait subir à la marchandise »

Là, on approche de ce qui m’intéresse...

« Aussi quand un jeune garçon, dont la sexualité est encore mal affirmée, regarde un débat télévisé par exemple où un écrivain, un journaliste qu’il a peut-être admiré ou même pris pour modèle, révèle son homosexualité, peut-on être certain qu’il ne sera pas troublé dans ses tendances sexuelles ? Quand il voit des célébrités avouer, comme ça, une expérience homosexuelle, sera-t-il aussi vigilant en face de la proposition d’un inverti ? Nous avons même parfois assisté à des émissions où certains invités faisaient l’apologie de l’homosexualité, du prosélytisme ! Quand on sait les innombrables occasions où de tels événements se sont produits à la télévision, aux millions de jeunes qui y ont assisté pour n’avoir rien fait d’autre que d’être chez eux en famille, la loi des grands nombre donne la certitude mathématique que des adolescents ont ainsi été déviés. »

Oui, c’est mathématique. J’vais vous dire : c’est pour ce passage-là, lucide, novateur, et qui ne dit pas tout de sa richesse, qu’il vaut de l’or ce bouquin. Du pure premium. C’est la notion de modèle moral. D'exemple, d'assimilation, d'absorption ou de frein à notre bien moral. De pollution en l'occurence ou, pour être prudent, d'impreignation morale : il y a beaucoup à creuser de ce côté-là. Sans tomber dans les arguments psycho, ou le dogme bourgeois, merci. Mes oreilles se sont dressées. J’parle pas pour moi, c’est pas de mon expérience qu’il s’agit. Mais ce qui est abordé là, mériterait un peu plus d'explication. Disons-le autrement :

La télé est un vecteur globalement négatif, on le sait, tant qu'on n'y sera pas pré-paré. Bellaiche suggère que l'on mette un bandeau sur les postes de télé, comme sur les paquets de tabac: "Nuit gravement à la santé mentale". Par mesure de santé publique. N'invoquons même pas le principe de précaution.
La télé ramollit les consciences, impose le doute, sur toute chose, sur soi-même, rend non-réactif devant les vraies questions de la vie et c’est surtout le cas, chez les ados, pour ce qui relève de leur identité, leur sexualité (chez les garçons spécialement). La télé fragilise d’abord, puis « modélise ». Elle ? Non pas elle bien sûr. Mais ce qu’on y met. Souvent sans y penser.

Elle met en déroute nos mécanismes d’auto-défense, insuffle à notre inconscient une quantité de nouvelles peurs, justifie les alternatives, pose de nouveaux repères. Parce qu’adolescent, on cherche des pistes, des réponses, des appuis ou des contredits. Peu importe qu’ils soient vrais ou faux. Il faut des réponses. Bien vu docteur.

Une fois le processus d’identification amorcé, difficile de revenir en arrière. Si elle n’est pas « reprise » à temps derrière, par les parents, par l’éducation, par la foi, la télé « agresse » notre propre morale pour finalement la transformer. Irrémédiablement (à cet âge). Pauvre télé, pauvres gamins surtout, qui trinquent pour vous. ‘Modélisés’ par la fiction, l’image, la désinformation ou le vice. Suffisait de le dire, mais cela a été déjà maintes fois dit. Je n’innove pas. Mais de rapprocher cela de l’homosexualité qui est présentée de nos jours, ni plus ni moins, comme un exemple apparemment abouti et réussi que d'autres principes moraux existent, ou à défaut de principes, qu'il existe autre chose que notre morale dite 'traditionnelle' usée, vieillie.

Ce qu’il y a de sûr, comme dit Arthur, c’est qu’on est tous des ‘Enfants de la télé’. Les cartes sont maintenant posées, le rapprochement est fait. On attend avec impatience donc le tome II.

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