12 mars 2006

Enquête sur la Christianophobie

Le XXe siècle est le siècle le plus scandaleux que l’humanité ait connu. Il aurait du être évacué non pas idéologiquement, mais humainement, simplement, depuis bien longtemps par un livre fort et limpide; le voici ce livre, qui ouvre tout grand le siècle où nous sommes. Quand personne n’écoute. Et quand tout restera, empirera.



Ce livre s’est fait attendre.

Et pourtant, il faudrait le poser au seuil de tout débat, de toute discussion sur l'état de notre société. Il faudra, plus prosaïquement, l’envoyer à la gueule de tous ceux qui ont cette démangeaison fatigante de nous rabâcher avec la même jactance, la même rareté d’inspiration, les problèmes - vous savez - de la société qui va mal, du monde d’aujourd’hui, des conflits, des clivages politiques, de l’alter-mondialisme, bla bla bla.

Stylé et charpenté impeccablement, ce bouquin respire la justesse.

L’auteur, on s’en doute, n’a eu que l’embarras du choix pour trouver ses exemples. Aucune réserve, rien qui ne nous arrête jusqu’à la dernière page. Des arrondis d’angle à peine : un jugement tranché et sûr, sans flou, sans doute, sans hasard. Il nous passe au fil du rasoir, équarrit, dépêtre. A dire vrai, c’est pas un livre. C’est plus.
Vous dire de quoi ça parle ? Comment vous dire...

Il y a quelques jours, un informaticien de ma boite, un beau gosse :-) tombe dessus près de mon ordi. Il lit le titre à voix haute, comme s'il attendait de moi une explication. Je lui renvoie un mot, puis deux, une tirade. J’enchaîne quoi. Réflexe commun. J’essaie d’être convaincant, de trouver des arguments sobres, pour trancher dans la réalité, édulcorer cette distance entre le très Grand et le Vulgum. Je lui dis que dans le métro, à la vue de ce simple mot : CHRIST-IA-NO-PHO-BIE, les regards se gênent, s’humidifient, se détournent (c'était à peine exagéré). Comme s’il renvoyait aux mauvaises consciences. Je n’ai pas pris de cours de théâtre, je m'épargne donc le bénéfice d’une pause. Je débite, m’étreins la voix. Mesurant tout ce qu’il reste à dire. J’essuie ma nullité. Car en y repensant quelques heures plus tard, je me dis que je n’avais qu’à dire une phrase : (et je ne connais rien de ce garçon sinon ses magnifiques cravattes) Si tu veux faire une chose de bien dans ta vie, Jean-Philippe, lis ce livre, c’est tout. Comme une ouverture. Mais qui suis-je, pour dire ça ? (dirait ma soeur) Peu importe. Je le répète: si vous voulez être sûr de faire une chose Bien dans votre vie, intellectuellement, et spirituellement j’ajoute, lisez ce livre. Il agira de lui-même, et là-dessus même, vous fera découvrir, un petit peu, de ce que vous avez reçu en grâce de l’Esprit saint.

Je ne le résumerai pas. On pourrait le décliner à chacune de nos expériences.

Que l’auteur nous permette simplement de lui adresser un vivat sincère, tout marginal que nous soyons, car nous avons l’espoir qu’en ayant ainsi, et par la cause qu’il a eu le courage de défendre, gagné sûrement de son paradis, il nous permet d’entrevoir un peu du nôtre en nous montrant si bien où commence l’Enfer.

Du reste, la repentance chrétienne serait mieux là qu’ailleurs. Celle d’avoir laissé tout cela se mettre en œuvre, si facilement. A ce point que les pauses de lecture - une fois n’est pas coutume – ont été bienvenues pour digérer autant d’informations et de faits révoltants.

Une âme trop sensible, avec ce livre entre les mains et un crucifix familial sur l’un des murs de sa chambre, mesurant soudain l’abîme où a été jetée si savamment notre chrétienté, aura un vertige. Celui de voir où a été précipitée, avec elle,
l’Humanité entière.

Prendre conscience de son reflet dans un miroir quand on ignore ce qu’est un miroir, n’est rien à côté de découvrir le visage terrifiant de l’anti-christianisme.

Je n’aime pas l’éloge. Je ne suis ni un exalté ni un bigot, ni un expert en confiture. Mais si je tire mon chapeau, ce soir, pour ce bouquin, c'est qu'il en vaut le coup.

Un livre magistral, instructif, grandiose.
Et sans pudeur de le dire : un de ceux qui forgent une vie.

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